Après des années Covid très perturbatrices, 2023 est l’année du retour à des sorties vélo plus régulières. Notre petite équipe, réduite à peau de chagrin (René A., René H. et Roland S.), a vu l’arrivée de quelques nouveaux cyclistes du coin de Molsheim (J-Claude J., Jacky S. et Charly S.). Cette fusion a permis de modifier les habitudes et de varier les circuits.
Pour parachever un été très chaud, une sortie de 3 jours en Forêt-Noire est planifiée pour fin août, du 29 au 31/08/2023, avec comme destination cible le Triberg, situé à environ 900 m d’altitude.
La préparation de cette petite sortie ne fut pas des plus simples, mais après moultes tergiversations, 5 cyclistes se décident à participer aux trois journées prévues : René A, son ami Patrick D. (qui vient de Belfort), J-Claude J., Jacky S. et Roland S. Le malheureux René H. abandonne en dernière minute pour des raisons de santé alarmantes.
Côté logistique, le transport des valises est assuré gracieusement par Claudine (compagne de J-Claude) et Françoise (épouse de Jacky), qui ont prévu par ailleurs de visiter quelques curiosités de la Forêt-Noire… Les parcours des 3 étapes ont été tracés sur Openrunner et chargés sur les compeurs Garmin de Roland et J-Claude.
Alors que le temps était magnifique durant tout le mois d’août, la météo annoncée pour la semaine de notre sortie est vraiment désolante, avec baisse du thermomètre et pluie importante !
Comme ce fut le cas lors de nos nombreuses sorties des années précédentes, le départ est planifié à Souffelweyersheim, dans la cour de la famille René et Chantal A.

Mardi 29 août 2023
Toute l’équipe est au rendez-vous à l’heure. Les épouses et compagnes sont là pour nous souhaiter bonne chance. Le ciel est couvert mais il ne pleut pas. En dernière minute, Roland, qui a cassé une des manettes de son vélo Orbéa équipé en Dura- Ace (avec un diagnostic de réparation impossible), a emprunté le vélo de son frère Didier S.
La première étape fait 100 km et 1 300m de dénivelé. Elle passe par Kehl (avec photos sur le pont du tram enjambant le Rhin), traverse Offenbourg, puis emprunte la vallée de la Kinzig (Gengenbach, Biberach, Steinach, Haslach), puis monte vers les montagnes de la Forêt-Noire. La traversée de Ohlsbach est marquée par l’apparition d’une pluie très fine et intermittente, qui mouille à peine la route. La route est plate juqu’à Haslach (km 60) au grand détriment de J-Claude J. qui est plus à l’aise quand ‘ça monte’, et pour cause ! Il faut savoir que 3 cyclistes ont des vélo ‘muscu’ et 2 cyclistes sont équipés en VAE (des Orbéa Gain avec moteur Mahle et batterie de 250 KW).
La première côte après Haslach (col de Heidburg à 520m) est franchie après une montée de 4 km et des pourcentages entre 6 et 10%, ce qui est un bon échauffement pour la suite. Jacky S. mène la danse avec des accélérations foudroyantes quand il enclenche la 3ème vitesse …électrique. J-Claude J. roule avec prudence, en économisant au mieux sa batterie, craignant qu’elle ne se vide trop vite ! Les ‘Muscu’ n’ont pas ces problèmes; il faut juste qu’ils gèrent au mieux leurs barrettes de chocolat. La descente qui suit nous amène à Elzach. On approche de 14h et il est temps de reprendre des forces. On trouve refuge au restaurant ‘zum Löwen’ (https://www.brauereigasthaus-loewen.de/) alors qu’une pluie plus importante (et prévue entre 14h et 15h) commence à tomber. Des ‘Wurschtsalat avec Pomes’ et de bonnes bières pressions sont les bienvenues. Comme on veut avoir nos vélos ‘à l’oeil’, le restaurant nous propose de manger dans une petite cour intérieure protégée par une tente. Ce n’est pas l’idéal pour se réchauffer, mais on ne peut pas tout avoir non plus.
Après le café, nous reprenons la route vers Triberg, avec des routes bien mouillées, mais la pluie a cessé de tomber. A partir d’Oberprechtal (km 80) et jusqu’à l’arrivée, la route, toujours de très bonne qualité, ne fait plus que monter avec des pourcentages entre 3 et 13 %. Vers 16h45, Jacky et J-Claude arrivent les premiers sur les hauteurs de Schönach (un peu normal) suivi de René et Patrick et enfin Roland, qui tire bien la langue. Tout le monde est content que cela se termine. Par bonheur, la pluie nous a épargné. Trois cyclistes (René, Patrick et Roland) sont hébergés à l’hôtel ‘Schwanenwirt’, un vieil hôtel 3* (http://www.schwanenwirt.de/). J-Claude et Jacky ont encore 7km (avec des dénivelés) à faire jusqu’à leur hôtel ‘Zum Ochsen’, un 4* avec piscine situé à Schönwald (https://fr.ochsen.com/).
Claudine et Françoise ont rempli leur mission en déposant les bagages comme convenu à l’accueil de l’hôtel. Elles ont visité Triberg sous la pluie (pas très longtemps) et déjeuné (plus longtemps) dans un bon restaurant du coin.
Après la douche et quelques bières réparatrices, toute l’équipe se retrouve le soir autour d’une bonne table, en l’occurence le restaurant de l’hôtel Schwanenwirt dont le patron Ferdinand Haberstroh est aussi le cuisinier en chef. Les plats commandés sont copieux et bien préparés, avec un plus pour les desserts.
Mercredi 30 août 2023
Dans ses prévisions, la météo indiquait une journée plutôt ensoleillée. Dès le réveil, on scrute le ciel et effectivement, le soleil est au rendez-vous, mais la température est relativement frisquette (8° à 8h !).
Après un petit déjeuner copieux, les trois cyclistes ‘Muscu’ de Schönach vont rejoindre les deux ‘VAE’ qui logent à Schönwald, dans un hôtel avec piscine, sauna, etc… Les 7 km séparant les 2 villages donnent lieu à un bon échauffement ! En arrivant à l’hôtel ‘zum Ochsen’ vers 10h, Jacky et J-Claude nous attendent près à démarrer avec Claudine et Françoise équipées de leurs appareils photos (en fait, leurs téléphones portables).
Après les salutations et photos d’usage, Jacky s’aperçoit soudainement que la roue avant de son beau vélo est à plat ! Ca commence bien !! Mais Jacky, avec l’aide de René et Patrick, remplace la chambre à air en un tour de main. Et nous voilà partis pour une sortie de 65km et 1 000m de dénivelé, un circuit sous forme de 8, qui s’étale au Sud du Triberg. Le parcours emprunte d’abord la célèbre Hochschwartzwaldstrasse sur une vingtaine de km en passant par Furtwangen. On bifurque à Wolfloch pour prendre une route moins fréquentée et en pente descendante, qui nous amène à Hammereisenbach. De là, on remonte vers le nord, vers Möhrenbach, en suivant un cours d’eau : le Danube, encore dans son berceau. Au cours de cette remontée, J-Claude a la bonne idée de s’arrêter devant un restaurant ‘qui a de la gueule’ le Landgasthof Waldrast (https://waldrast-voehrenbach.de/). Il s’avère que l’établissement moderne et rénové sert aussi de bons petits plats, dans des délais compatibles avec des cyclistes qui ont un ‘timing’ à respecter. On prend place à l’intérieur pour se réchauffer, les vélos garés sur la terrasse et visibles de notre table.
On reprend notre circuit qui nous ramène sur Furtwangen via une route très fréquentée, sans piste cyclable pour sécuriser les 2 roues. Etonnant, parce qu’en général en Allemagne, les grands axes ont des pistes asphaltées en parallèle, dédiées aux deux roues et aux engins agricoles. De Furtwangen, on remonte vers Schonach sur une belle petite route, la ‘Katzensteigstrasse’, qui longe toujours le Danube. Par moment, il y a des ‘coups de rein’ avec du 18%, sur des distances heureusement pas trop longues. Un peu en avance sur le planning, on se dit qu’on pourrait se rendre à la source du Danube en s’écartant de quelques km du tracé initial. C’est là que Roland s’aperçoit que le ‘frottement’, qu’il entend depuis un bon moment, est en fait le bruit d’une hernie sur le pneu arrière. Là, il n’est plus question de faire des détours. Patrick, le plus expérimenté de l’équipe, suggère de remplacer le pneu dans les meilleurs délais. Pour ne pas être en reste, René indique qu’il avait vu un magasin de vélos à Schönach, le ‘Bike Ranch'(https://www.bike-ranch.com/).
On modifie le circuit initial pour arriver au plus vite à ce magasin (vers 16h), mais il s’avère que le mercredi après-midi est le seul moment de fermeture de la semaine. Jacky et J-Claude rentrent alors à leur hôtel, en m’assurant de leur aide si nécessaire. Les trois autres cyclistes se rendent à l’office du tourisme de Schönach, où l’accueil leur explique, après une attente qui semblait éternelle, qu’il n’y a que ce magasin de vélo à 30km à la ronde. En désespoir de cause, Roland retourne au magasin de vélos et se permet de déranger les propriétaires qui habitent juste à côté. Comprenant la situation, le propriétaire du magasin, après quelques grognements de circonstance, change le pneu en 10′ ! Ouf, l’équipe pourra repartir le lendemain sans appréhension. Après une bonne douche réparatrice, Roland, René et Patrick font un tour de Schönach à pied qui se termine par une tournée d’Apérol Spritz.
La gente féminime a fait une sortie commerciale à Villingen-Schwenningen, mais, apparemment les cartes n’ont pas trop chauffées…
La carte de menus à l’hôtel ‘Zum Ochsen’ ayant des prix exhorbitants (dixit les ‘filles’), le dîner est à nouveau pris au restaurant de l’hôtel ‘Schwannenwirt’ où tout le monde apprécie la spécialité du patron : la pierrade individuelle avec de belles pièces de viande rôties sur une pierre chauffée à 300°.
Jeudi 31 août 2023
Aujourd’hui, c’est l’étape du retour au bercail : 110 km et 820m de dénivelé, avec un impératif de ne pas arriver trop tard, certains ayant à honorer une invitation qui ne pouvait se faire que ce jour là !
Dans un premier temps, J-Claude et Jacky doivent rejoindre leur collègues à Schönach, donc ils ont déjà 7km sur leurs compteurs et les doigts un peu gelés quand le vrai départ a lieu à 9h30. En les attendant, Roland s’est pris le temps de prendre quelques photos de l’hôtel Schwanenwirt, un hôtel ‘hors du temps’. Le patron Ferdinand est le dernier d’une lignée de Haberstroh qui sert de la bière et restaure la population du coin depuis 1752 !
La météo prévoit une journée mitigée, quelques rayons de soleil entre de nombreux nuages, mais surtout la pluie devrait être discrète. Ouf !
Roland a réalisé un tracé à l’aide de Openrunner comportant quelques incertitudes… Après quelques km, sur une belle petite route forestière qui s’élève doucement au-dessus de Schonach pour atteindre le seuil des 1 000m d’altitude , les ennuis commencent : à plusieurs reprises, les bifurquations empruntées amènent les cyclistes sur des chemins de terre ou de pierres concassées (du ‘schrott’), inapropriés pour des vélos de course. Roland se résoud à emprunter un tracé connu, qui passe devant l’hôtel ‘Schöne Aussicht’ et qui plonge ensuite vers Hornberg.
Arrivés devant la ‘Schöne Aussicht’, la randonnée est interrompue par un appel de l’hôtel ‘Zum Ochsen’ de Schönwald qui signale qu’ils ont trouvé un téléphone, celui de Françoise ! Les ‘filles’ venaient juste de charger les valises à l’hôtel Schwanenwirt. Elles sont donc quite à rebrousser chemin ! Heureusement qu’elles n’étaient pas déjà à Roppenheim (le village de marques – the Style Outlets), leur destination du jour….
Après ce petit intermède, le groupe reprend la route étroite, en lacet, d’une qualité irréprochable (un vrai tapis dixit René), qui descend donc vers Hornberg. Les pourcentages de la pente sont par moment impressionnants. Certains cyclistes sont plus téméraires que d’autres, mais en fin de compte, tout le monde se retrouve sains et saufs à l’entrée du village de Niederwasser, qui marque l’arrivée dans la vallée de Gutach. A partir de là, la route devient de plus en plus plate. Les cyclistes essaient de se relayer, mais c’est loin d’être parfait..A Hausach, on retrouve la vallée de la Kinzig. Juste avant Fischerbach, on marque une pause ‘chocolat’. En fait, il faut prendre des forces parce que la difficulté du jour nous attend dans quelques km : après la traversée de Zell am Hamersbach, puis de Oberhamersbach, il faut s’attaquer à la montée du Löcherberg à une altitude de 625m, avec pour les 4 derniers km, une moyenne de 10% de dénivelé et des pointes de 15 à 18% ! Même les VAE souffrent. Jacky arrive en premier, suivi de René, pas très loin. J-Claude pose pied à terre plusieurs fois pour respecter ses limites cardiaques. Idem pour Patrick qui finit très fort les dernières rampes de la montée. Roland monte doucement, mais sûrement, en zigzagant sur les derniers mètres menant au parking de la ‘Löcherberg Hütte’ 5https://www.loecherberg-huette.de/). Le sommet est atteint mais personne n’a envie de boire une bière ! Après une pause salvatrice, on a droit à une superbe descente qui aboutit dans la vallée de la Rench, direction Oberkirch.
Pour éviter la circulation très dense de la nationale 28 (qui relie Oberkirch à Freudenstadt), le gruppetto va emprunter une petite route parallèle, en majeure partie goudronnée, avec quelques passages de ‘schroff’, mais en tous cas bien plus sécurisante que la 28. Il est plus de 14h quand tout ce petit monde arrive à Oberkirch où une pause casse-croûte est la bienvenue. Le ‘Gasthof zur Sonne’ (https://www.sonne-oberkirch.de/) est un restaurant en plein coeur d’Oberkirch, qui sert à manger à toute heure. Les affamés ne se font pas prier pour s’attabler sur la terrasse et commander des demi-litres de bière et des saucisses/frites, les vélos disposés juste en face d’eux, le long d’un bâtiment voisin.
Il reste près de 40km jusqu’à l’arrivée, alors que certains (vous voyez qui ?) affichent déjà presque 90 km à leurs compteurs ! Le soleil est un stimulant pour redémarrer. Il va accompagner le petit groupe jusqu’aux abords de Kork où soudainement une petite averse réveille la troupe qui avait tendance à ronronner derrière Roland. Ce dernier, qui donne le rythme et trace le chemin depuis la reprise du déjeuner, demande, un peu excédé, à ses collègues s’ils ne voulaient pas aussi prendre de temps en temps le relais. Pour calmer (ou refroidir) les esprits, il leur offre une glace bienvenue. Après cette pause réparatrice, l’équipe se remet en selle pour une dernière tirade qui va les amener à Souffelweyersheim, après avoir traversé la passerelle Mimram (https://fr.wikipedia.org/wiki/Passerelle_Mimram), qui enjambe le Rhin, et après avoir longé le canal de la Marne au Rhin via une piste qui traverse Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim sans rencontrer aucun croisement.
La ligne d’arrivée est franchie vers 16h30. Les épouses et compagnes sont là pour applaudir les sportifs du jour. Finalement, l’étape a été plus ardue qu’annoncée : 130 km et plus de 1 000m de dénivelé ! Pas mal pour des amateurs qui ne font que 70 à 80 km lors de leurs sorties d’entraînement. L’important est bien sûr que tout le monde soit bien rentré au bercail, avec une météo bien plus clémente qu’annoncée. Vivement la prochaine sortie !