La sortie de ce début d’année 2017 restera gravée dans les mémoires des participants et de leurs accompagnateurs : en effet, c’est un sacré challenge de se dire qu’on pourrait pédaler de Strasbourg à Venise plutôt que de se déplacer avec les moyens de transport classiques !
Ce projet un peu fou est né suite à la proposition de Gilles et Mireille de nous faire découvrir l’hôtel thermal Petrarca, implanté à Montegrotto, tout près d’ Abano et à 60km de Venise…. Cet hôtel 4* présente en effet des points d’intérêt convaincants : une cuisine gustative et quantitative, un service au-dessus de la moyenne, de nombreuses piscines thermales intérieures et extérieures aux eaux chaudes durant toute l’année, …. et tout cela à des prix raisonnables.

L’organisation de ce périple a commencé par une réunion le 09 janvier 2017 au club-house de l’AS Mundolsheim, où les grandes lignes du projet furent mises à plat : les dates précises, combien de cyclistes et d’accompagnateurs, avec quels véhicules, comment les femmes allaient nous rejoindre, etc… En fin de séance, le nombre de 7 étapes était validé avec un départ programmé le samedi 13 mai 2017, afin que Didier puisse nous accompagner pendant 2 jours. Seul Théo, à son grand désespoir, n’arriva pas à entrer dans le schéma proposé.
Dès le lendemain de la réunion, Roland se préoccupe de la logistique : tracé précis des 7 étapes, transport, hôtels, etc… René A. sollicite son ami Patrick pour louer la camionnette 12 m3 de l’Intermarché de Brumath. René K. propose d’utiliser son Espace (7 places) pour répondre au besoin de tous pouvoir s’abriter en cas de difficulté majeure. J-Paul est le conducteur de la camionnette et l’Espace doit être conduite alternativement par un des cyclistes. Les grandes lignes sont en place….
Préparation.
Le projet ambitieux a pour effet de démultiplier la motivation des participants. La première sortie d’entrainement a lieu le 04 février 2017 ! Début mai, une partie du groupe (les ‘banlieusards’) a réalisé 24 randonnées pour un total d’environ 1 500 km dont un aller-retour durant un week-end en Forêt-Noire à Lossburg. Christian s’est essentiellement préparé sur son home-trainer, René K a fait sa préparation spécifique sur les contreforts de l’Alsace Bossue et Didier s’est surtout persuadé mentalement… Il est vrai que c’est le seul ‘actif’ de la bande et son emploi du temps toujours chargé lui a laissé peu de possibilités de s’entraîner correctement.
La veille du départ, René A. et Roland ont récupéré la camionnette d’Intermarché pour l’aménager afin de pouvoir y stocker un maximum de vélos, de valises, sacs et glacières. Des cartons, récupérés chez Giantstore, sont découpés sur mesure pour pouvoir protéger au maximum les vélos qui devront être transportés selon les aléas des étapes. Gilles et René H. ont cherché le stock de matériels de rechange mis gracieusement à notre disposition par le magasin …… de Drusenheim.
Quelques photos des 9 participants :
Samedi 13 mai 2017 : Etape 1 – Souffelweyersheim <-> Deisslingen
Le rendez-vous du départ est fixé à 9h dans la cour de l’immeuble de René André à Souffelweyersheim. Depuis quelques jours, la météo annonce une journée perturbée avec des probabilités de pluie à partir de 10h.
Tous les participants sont à l’heure. Chantal a préparé le café et le gâteau de circonstance. Les valises des épouses et compagnes, qui nous rejoindront dans une semaine par avion, sont stockées en premier. Puis viennent les sacs, glacières, bières, pack d’eau, le matériel de rechange, etc… La photo de départ est prise avec les nouvelles vestes coupe-vent sponsorisées par l’entreprise ‘Kuster Electronics’. Par ailleurs, nous disposons d’un jeu de maillots bleus à manches courtes sponsorisés par l’agent Allianz et d’un jeu de maillots jaunes à manches longues sponsorisés par la société Concept Habitat de notre ami Joël Zimmer. Merci à eux pour leur générosité.
Le départ a lieu à 10h précise. Tout se passe comme prévu, sauf pour Gilles, très déçu, qui reste à quai suite à un dernier ‘test d’effort’ non concluant. Que cela ne tienne ! Plutôt que de tout abandonner, Gilles s’est mis dans la peau du 2ème accompagnateur à temps plein, ce qui, il faut bien le reconnaître, arrange tout le monde, Jean-Paul en premier, lui qui découvrait sa mission sans aucune expérience préalable.
La 1ère étape emprunte un cheminement que presque toute l’équipe a déjà parcouru à maintes reprises :
- d’abord longer le canal de la Marne au Rhin, puis le Bassin des Remparts, traverser le Grand Pont à hauteur du stade Vauban, puis emprunter la nouvelle piste cyclable qui longe le tram, traverser le Rhin sur le pont emprunté par le tram (avec quelques photos souvenir), traverser Kehl et prendre la direction de Wilstätt pour rejoindre Offenbourg.
- A partir d’Offenbourg, on se dirige vers la vallée de la Kinzig et on traverse quelques villages devenus familiers : Ohlsbach, Gengenbach, Biberach, Haslach, Hausach, Wolfach. Après une pause à Ohlsbach où Gilles et J-Paul avaient réussi à garer leurs véhicules sur un petit parking le long de la route, le rythme s’accélère avec des relais pris régulièrement par les uns et les autres. On arrive à 13h30 à Wolfach (72 ème km) où nos deux accompagnateurs ont squatté l’abri-bus et -train du village. On casse la 1ère croûte du périple avec des baguettes de pain achetées par Chantal à Souffel. Pour le moment, le ciel est clément et la fameuse pluie annoncée n’est pas encore prête à tomber. Tant mieux….
- On reprend notre route vers 14h30 : il reste 10km de plat pour digérer le casse-croûte de midi avant de devoir grimper sur les hauteurs de la Forêt-Noire. A partir de Schiltach, une belle piste cyclable longe la route principale qui monte doucement vers Schramberg. Après avoir salué nos amis Gilles et J-Paul en train de déguster un café sur une terrasse, les choses sérieuses commencent réellement. La route se dirige vers Tennenbronn, puis vers Hardt avec un morceau de 3km comportant des pourcentages avoisinant les 10%. Toujours pas de pluie, mais on arrive mouillé au haut de la sévère pente…. Le plus dur est fait. Il nous reste 20 km. Après quelques hésitations liées à la méconnaissance de la fin de l’étape et une pluie battante sur les 6 derniers km, on arrive vers 17h à l’hôtel Hirt à Deisslingen.
On est accueilli par Claudine, l’épouse de Didier, accompagnée de leurs amis Agnès et Pascal, ce dernier effectuant quelques photos de notre sprint final, de belles photos de pro avec un appareil de pro ! La journée s’est bien passée, seul Dominique a attrapé plat le long de la Kinzig, avec une réparation ultra-rapide orchestrée par notre spécialiste René A. Didier a un peu souffert, mais cela semble normal vu son niveau de préparation.
En résumé : 127 km et environ 1 000 m de dénivelé positif.
Après les photos d’usage, le rangement des vélos dans 2 garages sécurisés par une voiture garée devant les portes et la douche salvatrice, on se retrouve tous sur la terrasse ‘Biergarten’ de l’hôtel pour déguster des bières bien méritées. Malgré son apparence extérieure un peu quelconque, l’hôtel est en fait d’un très bon niveau : belles chambres, repas très correct, petit-déjeuner magnifique (le plus riche de tout le périple), personnel avenant et prix corrects. La soirée est bien arrosée, mais on reste dans des normes sportives, tout le monde craignant la succession des étapes. Après le repas, rendez-vous est donné au bar pour préparer l’étape du lendemain tout en dégustant un ‘kreuter thé’ accompagné d’un ‘Obstler’.
Dimanche 14 mai 2017: Etape 2 : Deisslingen <-> Langenargen
Le départ est fixé à 9h. Le petit-déjeuner est servi à partir de 7h. Deux magnifiques buffets nous attendent et c’est très compliqué de ne pas goûter à tout ce qui est présenté ! Tout le monde se lâche un peu, oubliant ce qui nous attend….
A 8h30, J-Paul nous ouvre la camionnette Intermarché pour y stocker nos sacs. Les vélos sont récupérés dans les 2 garages. Aucun ne manque à l’appel ! Chacun des cyclistes se met à nettoyer son bijou de souffrance, à vérifier la pression des pneus, à huiler chaîne et dérailleurs, à remplir les bidons (chacun avec sa mixture tenue secrète), à préparer les chocolats, biscuits et carambars pour la journée. Pascal procède aux photos d’usage avant le départ et à 9h pile, on s’élance sur le circuit de la nouvelle journée, long d’environ 120km. Le temps est couvert. La météo annonce de la pluie sur le Bodensee.
Le début de l’étape est un peu compliqué car il faut arriver à traverser Trossingen (une ville de taille moyenne) tout en évitant un noeud d’autoroutes et de routes nationales. La veille, un serveur de l’hôtel Hirt s’était plié en quatre pour nous imprimer un plan empruntant de petites routes de campagne. Mais malgré ce plan, malgré le GPS de René K. et les cartes de Roland, on s’est fourvoyé dans la zone industrielle de Trossingen. Après quelques essais infructueux, il a quand même fallu se lancer sur la route nationale pour ne pas perdre trop de temps. A l’entrée de la ville, nos gentils accompagnateurs sont au RDV. Certains se débarrassent de vestes ou KW déjà trop chauds….
Après Trossingen, on circule sur les hauteurs de la Forêt-Noire, à plus de 600 m d’altitude, en empruntant une départementale asphaltée en légère pente descendante sur 30 km qui traverse Shura, Durchausen, Oberflacht et qui se termine à Möhringen. C’est l’occasion de faire une pause ‘chocolat’, d’autant plus appropriée que des nuages très chargés sont en train de passer au-dessus de nous en lâchant quelques gouttes.
A partir de Möhringen, la route monte pour passer à Hattingen (où Gilles et J-Paul sont en train de remplir les thermos avec du café) et se terminer à Witthoh, le point culminant de la journée (833 m). René A., arrivé au sommet le premier (comme d’hab) veut grimper au pylône de la station et Roland a toutes les peines pour l’en dissuader. A partir de Witthoh, il faut emprunter une petite route de campagne qui descend vers le Bodensee en traversant des prés fleuris de coquelicot et de fleurs de moutarde. Magnifique. On fait la rencontre d’un cyclo-touriste solitaire qui est parti de Chalons sur Saône et qui veut rejoindre la mer Noire !!! Ça nous rend tout petit.
A la hauteur de Orsingen, le GPS de René K. nous indique une route qui s’avère être un détour de quelques km avec quelques ‘coups de cul’ dont certains se seraient bien passés… On retrouve nos accompagnateurs au niveau d’Espasingen.
Il est l’heure de casser la croûte, ce qu’on fait en s’abritant à nouveau à l’intérieur d’un abri-bus. Il y a du jambon, du saucisson, des cornichons, des tomates, mais tout le monde apprécie surtout les super fromages que Didier a ramenés directement des Alpes lors de son dernier déplacement. Ils viennent plus précisément de la Coopérative laitière de Lescheraines dans le massif des Bauges. Le Reblochon révèle une saveur subtile et veloutée, relevée d’une fine tonalité de noisette, la Tome des Bauges, affinée au minimum 5 semaines, développe des arômes fruités et le Margériaz, affiné durant 7 mois, emporte la palme grâce à sa douceur et son parfum à nul autre pareil. Dominique, en fin connaisseur, ne tarie pas d’éloges et a toutes les peines pour les remettre dans la glacière. Le café est servi avec les restes du gâteau aux fruits secs de Chantal et du gâteau au chocolat de Brigitte. Le soleil est même au rendez-vous. Que vouloir de plus !
Vers 14h, on reprend la route. On n’est plus loin du Bodensee, qu’il faut longer par des petites routes et des pistes cyclables très occupées, surtout le dimanche. Le chemin passe par Ludwigshafen, Sipplingen, Goldbach puis Überlingen. On sillonne entre vélos de tout genre, piétons, poussettes, rollers, etc.. La piste passe par des tunnels ou par des ponts aménagés qui enjambent le route principale ou les rails. Tout cela est enchevêtré sur un espace réduit le long du lac de Constance. L’environnement est spectaculaire mais on n’avance pas ! Le ciel commence à se charger. Le temps passe. Didier ne pourra pas nous accompagner jusqu’à l’arrivée. Roland contacte Claudine, qui a le téléphone de Didier, pour organiser une récupération prématurée à Hagnau. La pluie se met de la partie quand on arrive à la hauteur de Meersburg. Vers 16h30, Didier et sa troupe repartent vers l’Alsace et nous reprenons la piste pour rejoindre nos accompagnateurs qui nous attendent depuis un moment à l’entrée de Friedrichshafen.
Quand on les rencontre vers 17h, la pluie a cessé de tomber. On a 110 km au compteur, il reste 20 km, et il est fort probable que la pluie reprenne. La décision est prise unanimement d’embarquer les vélos dans la camionnette et de finir l’étape avec tout le monde au sec. En plus, c’est un test pour vérifier que la théorie d’embarquer tout le monde dans la camionnette et l’Espace marche bien.
En résumé : 110 km et environ 670 m de dénivelé positif.
Vers 17h30, on arrive à l’hôtel Krone, en plein centre de Langenargen. L’acceuil est chaleureux. Les vélos sont rangés dans un local du garage fermé à clé (tout le monde est rassuré), les voitures peuvent rester garées sur des endroits en principe interdits, chacun récupère sa chambre et prend une douche bien méritée. Christian partage sa chambre avec J-Paul, Roland partage la sienne avec Gilles, René K et Dominique font chambre commune, les deux autres René ont des chambres individuelles.
L’hôtel ne fait pas demi-pension, mais, avec la patronne très sympa, on arrive à composer un menu à 22 € (soupe, salade, plat principal avec options, dessert). Comme d’hab, la soirée commence avec des bières, bien commentées par les aléas de la journée, puis arrivent les repas de bonne contenance. Nous avons droit au ‘stammtisch’ tout rond, ce qui est vraiment sympa pour un petit groupe comme le nôtre.
Dehors, il pleut des cordes. Il s’avérera par la suite que la nuit a été très tourmentée avec des déluges d’eau par endroit. En conclusion, on s’en sort pas trop mal avec la météo pour le moment.
Lundi 15 mai 2017: Etape 3 : Langenargen <-> Flirsch
Etape annoncée la plus longue et la plus difficile (14O km, col de l’Arlberg à 1800m), mais avec le secret espoir (de l’organisateur) de ne pas la réaliser entièrement !
En se levant, on découvre un ciel très chargé et une température un peu fraîche pour la saison. Avant le petit déjeuner servi à 7h, Gilles et Roland vont découvrir le petit port de Langenargen, au bord du Lac de Constance. Après quelques photos avec vue sur les Alpes du Vorarlberg, le petit déjeuner est pris dans la salle du restaurant avec d’autres cyclistes qui font le tour du Lac en VTT de tourisme (avec sacoches et tout le tralala). La veille, à l’apéritif, Gilles a négocié le fait que, lors du petit déjeuner, chacun puisse se faire des sandwichs pour le casse-croûte de midi. Bien joué, dirait notre ami Chalançon !
Après que chacun ait payé sa chambre (les hôteliers allemands acceptent de plus en plus la carte bleue sans sourciller), après que certains aient récupéré leur linge sale lavé et séché par l’hôtel, tous les cyclistes récupèrent leurs vélos pour les bichonner avant le départ. L’amabilité de la patronne donne lieu à un conciliabule qui se termine par la remise d’un pourboire en mains propres, au détriment de fleurs ou de chocolats proposés par certains.
On prend les photos avant le départ, sur la place centrale du village, juste devant l’hôtel Krone de Langenargen. Et nous voilà partis, direction Bregenz, en essayant de longer le Lac au plus près, ce qui n’est pas évident. On rejoint Kressbronn (en principe au km 5) après un détour de 3 km… Ça commence bien !
Après Lindau, on emprunte une passerelle à vélo (comme seule on peut en voir en Allemagne) pour rejoindre une piste qui longe directement le Lac jusqu’à Bregenz. La traversée de Bregenz se fait plus facilement que prévu, grâce au GPS de René K., mais surtout à l’aide de l’outil Locus Map, embarqué sur le smartphone de Roland. Ce dernier logiciel est vraiment sympa et il nous aidera par la suite, à maintes reprises, à nous sortir des situations les plus compliquées.
On traverse le Rhin à son embouchure dans le Lac de Constance, puis on emprunte une piste qui longe le fleuve au moins pendant 6 km jusqu’à Lustenau. A cet endroit, on quitte le Rhin pour longer le Vieux Rhin. Cela donne lieu à des paysages bucoliques, avec d’un côté de la piste, une eau figée, verdâtre, recouverte par endroit de nénuphars et avec une végétation très dense et de l’autre côté , en contrebas, de petits jardins bien entretenus, mais dont les plates-bandes ont été ravagées par la pluie diluvienne tombée durant la nuit.
A Götzis, on retrouve nos amis Gilles et J-Paul, sur un petit parking en face de la gare ferroviaire. Il est presque midi et pour certains, c’est l’heure de manger (‘am mitta wird gesse’)! Donc, les petits sandwichs préparés le matin sont les bienvenus et ne font pas long feu. Maintenant, ça va mieux ! On reprend la route en se fixant un nouveau rendez-vous au bord du lac Tschalengasee au km 82, juste avant Bludenz.
Le trajet planifié doit contourner Feldkirch, mais au lieu de cela, on se retrouve à un moment donné en plein centre ville ! Roland ne comprend pas trop, mais il faut faire le dos rond et rattraper la bonne route. Après un nouveau petit détour, c’est chose faite et le groupe pédale bientôt, à forte allure, vers le point de rendez-vous fixé, sur une piste en légère pente montante qui longe alternativement l’autoroute et la rivière Ill. Comme convenu, les 2 véhicules sont au rendez-vous. Il était temps qu’on arrive (mal au dos, mal au cul, ….). C’est l’occasion de se rafraîchir, de manger un morceau, de remplir les bidons, de s’encrêmer, de changer les maillots mouillés, etc… Que feraient les cyclistes sans cette précieuse assistance ? Un grand merci pour nos deux accompagnateurs, qui, à leur dire, s’entendent bien entre eux. Tant mieux, mais le fait d’être d’anciens grands sportifs doit corroborer à la chose.
On reprend la route. Après Bludenz, on bifurque à gauche pour suivre le courant d’eau l’Alfenz et la route qui mène au col de l’Alberg. Ça commence à monter plus sérieusement, sans pour autant être rébarbatif. Par moments, on emprunte des morceaux de piste non asphaltée, ce qui a pour objet de déplaire à tout le monde, mais surtout à René K. qui a peur d’abîmer son beau Pinarelo et là, on le comprend bien. Heureusement, que sur ce ‘schrott’ (petites pierres concassées), personne n’attrape plat ou pire, ne tombe en s’arrachant la peau !
Après un nième passage de ‘schrott’ qui avait une longueur d’au moins 5 km, on décide de remonter sur la route principale qui mène à l’Arlbergpass. On vient de dépasser le village de Dalaas et on prend la direction de Klösterle, sous la pluie qui se met à tomber. Mais le ciel n’est pas fermé et cette pluie ne peut être que momentanée (d’après nos experts en météorologie des montagnes alpines).
On atteint le centre de Klösterle en ordre dispersé (mais René A. toujours en premier quand ça monte). Gilles et J-Paul sont stationnés sur un parking d’un petit supermarché. Il est 17h. On a 123 km au compteur (13 km de plus que prévu sur le planning), on est à 1 250m d’altitude, on a fait 1 260 m de dénivelé positifs. Roland propose d’en rester là, mais René A., René K. et Dominique souhaitent continuer et se payer le col de l’Arlberg.
Roland, René H. et Christian rangent sagement leurs vélos et prennent place dans les 2 véhicules d’accompagnement. Les 3 ‘téméraires’ sont partis à l’avant et les 2 voitures vont essayer de les suivre dans leur ascension. Mais à peine 1 km plus loin, nos hypothétiques héros jettent l’éponge, pas par manque de force, mais à cause de la circulation des voitures et des camions qui est trop dense et trop dangereuse. Un peu plus tard, on apprend que le tunnel de l’Arlberg est en travaux et que toute la circulation est déviée par le col, ceci expliquant cela.
L’organisateur que je suis est bien content que cela s’arrête ainsi. Après avoir rangé les 3 derniers vélos, on file à allure ‘modérée’ vers notre hôtel à Flirsch. On monte sans effort les derniers lacets du col, en scrutant le pourcentage qui ne nous effraie plus tant que ça
Arrivés au col, tout le monde descend des voitures pour faire des photos les pieds dans la neige, puis on descend vers Flirsch, situé à 20 km du sommet. On arrive à l’hôtel Basur vers 18h30, en même temps qu’un car du 3ème âge et un car de chinois ! Après avoir stocké nos vélos dans un garage sécurisé, chacun essaie de se frayer un chemin dans la foule d’arrivants pour obtenir la clé de sa chambre. Cela ne se passe pas trop mal. Après une bonne douche, on se retrouve sur la terrasse inondée de soleil ! Que du bonheur !
Vers 20h, on passe à table dans une petite salle entièrement boisée (sol, mur, plafond). On est dans un grand hôtel de plus de 100 chambres qui a un caractère de chalet autrichien. Les serveurs et serveuses (tous étrangers) sont bien sûr en tenue traditionnelle et parlent un allemand avec un accent des pays de l’Est. Le repas est correct compte tenu du prix payé : 44 € en demi-pension (repas du soir, nuit et PDJ copieux) ! Après le repas, on fait un petit tour dans un bar (toujours entièrement boisé) où on se retrouve seuls à boire des cafés, kreuter et obstler du pays.
Mardi 16 mai 2017 : Etape 4 : Flirsch <-> Schlanders
Etape annoncée comme étant une des plus belles et concrètement, elle le sera ! Elle doit nous mener en Italie via Nauders et le fameux ‘Reschenpass’ . La météo a décidé d’être de la partie, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Après un copieux petit-déjeuner, pris après les 2 groupes arrivés la veille et qui partaient déjà le matin à 8h , après avoir préparé nos vélos selon les règles de l’art (pression des pneus en fonction du poids, graissage des cales pour ne pas rester bloqués, nettoyage des projections provoquées par la pluie de la veille, contrôle des freins, …), et après la photo traditionnelle devant l’hôtel Basur, le gruppetto prend le départ à 9h pile à 1 150 m d’altitude sur une route qui va descendre pendant 15 km jusqu’à Landeck. Tous les cyclistes ont mis des vestes un peu plus chaudes et cela à juste titre. Entre Flirsch et Landeck, il n’existe pas de piste et nous devons rouler sur la route principale; heureusement, la circulation est vraiment très limitée ou alors, c’est que personne n’arrive à nous rattraper . Le ciel est bleu, le soleil brille. La journée démarre sous les meilleurs auspices.
🙂
Arrivés à Landeck en un temps record (et pour cause), nous nous mettons à la recherche du ‘Innradweg’. Il s’agit d’un tracé qui longe l’Inn et que nous allons emprunter jusqu’à Martina en Suisse. Ce tracé est tantôt une piste dédiée, tantôt une petite route asphaltée, tantôt le bas côté de la route principale qui mène à Nauders. Le tracé est assez sinueux et surtout vallonné, avec de fréquents passages au-dessus de l’Inn ou de la route principale. Le paysage est très beau. Nous traversons de beaux petits villages, très typiques et très bien entretenus, encerclé par des montagnes encore enneigées. Tout le monde apprécie, sauf René H. qui souffre le martyr à cause d’un bouton mal placé.
On retrouve nos fidèles accompagnateurs à Tösens, en plein centre du village, sur une petite place, en face d’une église que quelques uns vont visiter, peut-être en quête de forces spirituelles pour les aider à monter les lacets qui se pointent à l’horizon. Gilles et J-Paul sont un peu en retard, mais c’est parce qu’ils ont fait un détour pour se renseigner et nous expliquer comment il fallait aborder la montée de Nauders et parce qu’ils ont acheté des pansements pour René H. qui en profite pour protéger son arrière-train de la meilleure façon possible.
Après Pfunds, notre route fait un petit passage de 10km en Suisse. Nous quittons la vallée de l’Inn et revenons en Autriche à la hauteur de Martina au km 58. La route monte en lacets serrés sur 6 km avec un dénivelé d’environ 400m. Tout le monde arrive au panneau de Nauders, plus ou moins ‘vite’, en sachant que le plus dur de la journée était avalé. Après les photos d’usage, nous reprenons la route qui descend d’abord sur Nauders, puis qui remonte doucement durant 6 km vers le col du Reschenpass et la frontière italienne située à 1520 m d’altitude. Trois km plus loin, le lac du Reschensee est devant nos yeux et nous offre enfin, à 14h30, l’occasion de casser la croûte au bord de l’eau sur des tables et des bancs prévus à cet effet. Que du bonheur !
Le ciel est d’un bleu limpide et il faut se mettre à l’ombre pour ne pas cuire au soleil, même à cette altitude. Gilles et J-Paul sont aux petits soins pour nous : aujourd’hui, pour nous changer de l’ordinaire, il ont acheté des petites salades en barquette et du poulet rôti. C’est Byzance !
Après une pause bien méritée, on reprend la route vers 15h30. On longe le lac du Reschensee (qui n’est de loin pas à son niveau le plus élévé) et on en profite pour faire quelques arrêts photos. L’emplacement, qui laisse apparaître la flèche de l’église d’un village englouti par le barrage, a beaucoup de succès. La route contourne ensuite un deuxième lac, le Haidersee, nettement plus petit que le précédent. Puis, on passe sur une nouvelle piste, le Etschradweg, qui se sépare de la route principale et qui va nous faire descendre dans la vallée de l’Etsch en quelques km à la vitesse grand V. René K atteint les 80 km/h !!! C’est un passage qui va laisser de grands souvenirs : piste asphaltée d’une qualité irréprochable, dénivelé conséquent (plus de 500 m en moins de 10 km), vitesse grisonnante, quelques frayeurs, paysages magnifiques qu’on n’a pas trop le temps d’admirer…
Par la suite, la piste redevient plus classique, avec quelques passages caillouteux .
Elle traverse des villages qui ont un double noms : un en Allemand et un en Italien (Schleis-Clusio, Laatsch-Laudes,Laas-Lasa, …). Dans cette région, les personnes parlent d’ailleurs les deux langues, ce qui n’est pas plus mal, puisque aucun de nous ne parle italien. On traverse des grandes plantations de fruitiers et de vignes. Depuis la fin de la descente, la fréquentation de la piste est devenue plus dense et on croise beaucoup de personnes en vélo électrique.
Pau après 17h, on quitte la piste au niveau du village de Schlanders – Silandro, puis, sentant l’écurie, un sprint est lancé sur la route principale jusqu’au prochain village de Vetzan – Vezzano, où il faut jeter nos dernières forces dans une montée de quelques dizaines de mètres, qui fait plus de 20 %, pour atteindre le parking de notre hôtel, sous les encouragements de Gilles et de J-Paul, ce dernier nous mitraillant les uns après les autres dans notre agonie.
En résumé : 130 km et environ 1800 m de dénivelé positif.
Nous sommes accueillis par le couple d’hôtelier-restaurateurs du ‘Vetzaner Hof’, disposant de belles chambres et d’une superbe terrasse. Les vélos sont stockés dans le garage, accrochés les uns à côté des autres à des barres mises en place pour cet effet. Ce n’est pas la première fois que l’hôtel héberge des cyclistes, mais le patron nous précise qu’il voit rarement des vélos de course.
Le reste du programme est un ‘bis-repetita’ des jours précédents : douche, étirements, coups de fil aux épouses, grande bière Pils du coin, dîner, petite causerie ou promenade digestive, dodo. Bonne nuit.
Mercredi 17 mai 2017 : Etape 5 : Schlanders <-> Salurn
Etape de liaison, sans grandes difficultés à priori. Il a fallu rajouter quelques méandres pour que la journée ne soit pas trop banale….
Le petit-déjeuner n’étant servi qu’à partir de 7h45, Gilles et Roland en profitent pour faire une petite balade matinale leur permettant de découvrir les hauteurs de Vetzan avec un joli coup d’oeil sur la plaine de l’Etsch (Adige en italien).
Après le petit-déjeuner et les préparatifs d’usage, après avoir posé devant le Vetzaner Hof pour la photo souvenir prise par le patron de l’hôtel, nous démarrons un peu après 9h. A peine arrivés sur le ‘Etschradweg’, Roland a toutes les peines pour éviter un petit garçon qui a mal compris les ordres de son père. Première frayeur du jour ! Quelques km plus loin, Roland, encore lui (mais c’est vrai qu’il est souvent devant pour guider le groupe), doit freiner brusquement pour ne pas heurter 3 cyclo-touristes qui viennent de prendre la piste sans vérifier quoi que ce soit. Seconde frayeur du jour !
La piste, avec un asphalte toujours impeccable, suit le cours de l’Etsch. On est sur le versant descendant et c’est pourquoi, le groupetto avance relativement vite. Après 30km, on se jette littéralement sur Meran (descente en lacets resserrés mémorables), une belle ville touristique que l’on ne fait qu’effleurer. Avec nos accompagnateurs, nous avons fixé le 1er rendez-vous de la journée à Lana au km 42. Nous sommes en avance et devons patienter, mais finalement l’accès à la ville est trop compliqué pour les voitures et nous reportons le point de rencontre à Nals. Nous éprouvons nous-mêmes toutes les peines pour nous sortir de cette p…. de ville sans panneaux de signalisation corrects. Quand on pense enfin avoir trouvé le bon chemin, on tombe sur une piste fermée pour cause de travaux. D’autres cyclistes fulminent et tournent dans tous les sens pour s’en sortir !
Nous empruntons finalement une route non prévue et retrouvons nos amis Gilles et J-Paul au centre de Nals sur un parking ombragé. Parce qu’en plus, il fait une chaleur d’enfer et la transpiration ruisselle sans faire de grands efforts. Nous nous désaltérons avec bonheur et reprenons quelques forces. La petite grimpette de la journée (200 m de dénivelé) est prévue dans les prochains km. On évite Bolzano (très belle ville touristique faisant partie du Tyrol), traversé par l’Etsch , mais on emprunte la ‘Kalterer Weinstrasse’ qui passe par les charmants petits villages de St Paul et St Michel, accrochés sur les contreforts du Bergner Kreuz (1 770m). Quand ça monte, ça redescend aussi ! La preuve : à peine avons nous quitté St Michel qu’on plonge déjà vers le Kalterer See. Le plongeon prend presque la forme d’une chute pour Dominique (encore lui) qui attrape plat à la roue arrière. Heureusement, en tant qu’ancien coureur, il a eu les bons réflexes et il a pu garder l’équilibre. René A., bien entouré de ses collègues prodigues en conseils, répare ça vite fait. On se rapproche du lac pour retrouver nos accompagnateurs, mais Dominique refait un plat et là, on est obligé de s’arrêter pour changer le pneu et la chambre à air. On en profite pour casser la croûte, malheureusement pas au bord du lac comme initialement prévu mais dans un environnement bien ombragé. Le pneu de Domi avait un défaut, ce qui explique tous ces avatars à répétition. Quand on disait que la journée devait être cool….
Après le repas, toujours aussi varié grâce à l’imagination de Gilles et J-Paul, il nous reste environ 30km à réaliser, mais avec une portion finale de 5 km un peu ardue, pour terminer en apothéose. En fait, l’hôtel sélectionné par René H. ne se trouve pas à Salurn mais à Buchholz-Pochi, un petit village voisin niché en altitude dans les falaises qui encadrent la vallée de l’Etsch. Et ça, René H. ne l’avait pas vu …
Quoi qu’il en soit, après avoir quitté le Kalterer See, on se retrouve très rapidement à Salurn, à tel point que les voitures accompagnatrices ne sont pas encore là quand on commence la montée de 5 km avec un dénivelé moyen de 10% et des pointes de plus de 15% ! Certains sont enchantés, d’autres beaucoup moins… René K. et René H. abandonnent les premiers, Dominique se bat comme un diable mais se résout au beau milieu de la pente à rejoindre la voiture balais. René A., Roland et Christian rejoignent l’hôtel après une montée qui restera le point d’orgue de cette étape. Et dire qu’on devait s’ennuyer aujourd’hui.
En résumé : 105 km et environ 1000 m de dénivelé positif.
L’hôtel Grünwald à l’entrée de Buchholz s’avère en fin de compte une bonne pioche. Il faut dire qu’on l’a bien mérité. Les vélos sont rangés dans une pièce de l’hôtel. Les chambres sont très spacieuses avec un confort correct, la terrasse et les bières sont parfaites et le repas du soir en demi-pension est bon et copieux. Prix en demi-pension : 47 € en double, 51 € en individuel.
Jeudi 18 mai 2017 : Etape 6 : Salurn <-> Cismon del Grappa
Déjà l’avant-dernière étape ! Maintenant qu’on commence à être dans le rythme…. Pour le moment, personne ne se plaint de fatigue ou de douleurs autres que musculaires. René H a réussi à limiter les méfaits du bouton mal placé grâce à des pansements spécifiques fournis par René K., qui avait emmené une petite valise préparée par son épouse Simone, pharmacienne de métier…..
Le temps est en train de se dégrader. Roland s’en rend compte lors de sa petite promenade matinale avant le petit-déjeuner. Le ciel est chargé de nuages et la température a chuté. On quitte Buchholz vers 9h comme d’habitude, équipés des vestes coupe-vent bleues sponsorisées par Kuster Electronics.
La descente vers Salurn est appréciée par tous; ça change d’hier soir ! Arrivés à Salurn, on s’engage sur le Etschradweg avec en cible au km 34 la ville de Trento, où l’on doit retrouver nos accompagnateurs à la gare. La piste est plaisante et pour ainsi dire plane. Les paysages sont beaux et variés. De grandes falaises surplombent la large vallée de l’Etsch. A la hauteur de Lavis, là où le ‘torrente Avisio’ se jette dans l’Etsch, des cyclistes italiens nous dépasse et entraîne une accélération soudaine de notre groupe pour coller à leurs roues. C’est ainsi que pendant 6 km, la vitesse reste figée autour des 40 km/h. René H. s’en donne à cœur joie, les autres suivent avec plus ou moins de bonheur, notamment Roland qui sait qu’il faudra encore avaler quelques pourcentages de pente ascendante..
Arrivés à Trento, le groupe se reforme et se dirige vers la gare où devraient se trouver nos amis Gilles et J-Paul. Mais, point de voitures connues à l’horizon. Il s’avère que l’entrée dans cette grande ville touristique, avec notamment son jour de marché, était trop compliquée pour eux. On se donne donc rendez-vous à un endroit plus calme, en l’occurrence le lac de Caldonazzo, distant de 20km mais avec une petite barrière montagneuse entre les 2 endroits.
La traversée de Trento s’avère épique. On franchit le marché à pied, puis on trouve la bonne direction vers San Rocco, puis Valsorda et enfin Vigolo Vattaro à 700m d’altitude. Les montées donnent toujours lieu à la dislocation du groupe, chacun roulant selon ses moyens. L’ordre est toujours à peu près le même, René A. dominant largement tous les autres.
Après une belle descente vers le lac, on se met à la recherche de Gilles et J-Paul qui nous ont réservé un emplacement d’enfer au bord du lac. Ils ne pouvaient pas mieux faire : à quelques mètres de l’eau, une table à l’ombre équipée avec des bancs, une pâtisserie au bord de la route. Le ciel s’est entre-temps entièrement dégagé et c’est donc dans les meilleures conditions que nous cassons la croûte sous le regard de Mme la canne et de ses 8 canetons. Après le repas, on se paie une bonne glace, sachant que les principales difficultés de la journée sont passées.
En effet, la suite du parcours nous conduit à emprunter le ‘Valsugana Path’, une nouvelle piste qui démarre sur les hauteurs du lac pour se terminer à Bassano del Grappa. On sent que les appréhensions de terminer le circuit commencent à s’estomper; les arrêts photos deviennent plus nombreux (à chaque fois qu’on traverse un pont) et les attitudes plus décontractées. Il y en a qui s’adonnent à l’une ou l’autre pitrerie.
La concentration diminue à tel point qu’on passe devant l’hôtel où on devait s’arrêter et qu’on fera un détour de 15 km avant de le retrouver ! Mauvais point pour l’organisateur. En fait, l’adresse de l’hôtel est donné à Cismon del Grappa, mais il se trouve réellement à Primolano, un petit lieu dit qui fait partie de la commune de Cismon del Grappa !!! Quand on arrive enfin à l’Albergo Valsugana, on découvre J-Paul en complète décomposition : il est catastrophé par l’état de l’hôtel. C’est vrai que j’avais eu toutes les peines pour trouver un hôtel dans ce coin perdu, à moins de refaire le coup de Salurn-Buchholz, mais une fois ça va…. L’hôtel est en fait une auberge pour chauffeurs routiers et les installations sont plus que précaires.
En résumé : 122 km et environ 900 m de dénivelé positif.
Tout le monde arrive à s’installer tant bien que mal (grâce aussi à l’intervention de Gilles) et on se retrouve comme d’hab à côté du bar pour déguster de bonnes bières Pils allemandes. Le dîner est servi par la patronne, une petite bonne femme hyper dynamique. On s’aperçoit qu’on est bien dans la ‘vraie’ Italie, car c’est devenu plus compliqué de communiquer avec les personnes du coin. Les mains commencent à s’agiter… pour se faire comprendre.
Vendredi 19 mai 2017 : Etape 7 : Cismon del Grappa <-> Montegrotto
La dernière étape est la plus redoutée du circuit, pas pour ses difficultés mais pour sa dangerosité. En effet, aujourd’hui nous devons rejoindre l’hôtel Petrarca à Montegrotto en circulant, à partir de Bassano del Grappa, sur des routes classiques, sans aucun aménagement pour les cyclistes. Vu la réputation de Fangio qu’ont les Italiens, on a intérêt à redoubler d’attention et surtout à respecter à fond la ‘charte du parfait cycliste roulant en groupe‘ rédigé par René H. avant de partir :
- je veille à ma sécurité et à celle du groupe
- je ne roule jamais plus de deux de front
- je me mets en file simple (sur route à grande circulation)
- je ne dépasse jamais à droite celui qui me précède
- je maintiens un espace de sécurité avec le cycliste devant moi
- je signale les obstacles sur la chaussée
- j’évite de faire des écarts brusques
- je respecte le code de la route (arrêts aux stops et aux feux)
- j’attends les cyclistes bloqués aux feux et aux stops
- je signale mes changements de direction et mes arrêts
- je prends des relais pour tirer le groupe en m’adaptant à l’allure demandée
- je respecte la nature et son environnement
La nuit a été difficile pour certains, surtout ceux comme Christian et J-Paul qui ont dormi dans une chambre donnant sur la route principale. Le petit-déjeuner est tout à fait correct pour une auberge de camionneurs. On apprécie surtout les cafés à l’italienne.
Pour démarrer, on refait une partie du chemin déjà faite hier soir, avec passage sur des passerelles protégées contre l’éboulis des rochers. Jusqu’à Bassano del Grappa, le parcours est tantôt une piste, tantôt une petite route avec peu de circulation. On sort doucement de la vallée de l’Etsch encadrée de ses montagnes majestueuses.
On traverse Bassano del Grappa relativement facilement, en se fiant au GPS de René K. Puis, on emprunte une route départementale relativement rectiligne passant par Nove et se dirigeant vers San Piettro in Gu (km 44). On roule à une moyenne élevée, la route étant légèrement descendante et surtout avec le vent dans le dos. On se relaie régulièrement comme des pros, lorsque soudain une première voiture avec trois cyclistes collés à l’arrière nous dépasse à une vitesse impressionnante (environ 50 à 60 km/h). Quelques minutes après, un second équipage du même type nous dépasse à nouveau, nous laissant pantois. Et nous qui croyions qu’on roulait vite !
On essaie de retrouver nos amis Gilles et J-Paul, retardés par leurs GPS, qui les dirigent régulièrement vers les autoroutes très nombreuses dans le coin. Il faut qu’on les attende et la jonction est faite vers 13h au village de Mancamento. C’est l’heure du casse-croûte qu’on prend à un endroit un peu improvisé par la force des choses. René H. (bien sûr pas lui) en profite pour changer les cales de ses chaussures qui s’étaient progressivement détériorées. Il fait très très chaud et l’ombre des arbres est juste un pur bonheur.
On reprend la route vers 14h. Le GPS vélo associé à l’outil Locus Map font merveille. Nous traçons la route sans presque jamais prendre de mauvaises directions. La circulation est moins dense que prévue. Tout se passe bien, jusqu’à ce qu’un camion très pressé veuille absolument nous dépasser lors du franchissement d’un pont. Sa manœuvre est périlleuse et ce n’est pas avec des vélos qu’on peut le dissuader de prendre des risques. Mais finalement, plus de peur que de mal et nous pouvons continuer notre route qui passe par Montegalda, puis Fossona pour se diriger ensuite vers les collines volcaniques qui sont à l’origine des nombreuses villes thermales de la région.
L’étape ne pouvait pas se terminer sans une petite grimpette. Un dernier coup de rein nous fait franchir les obstacles que sont le village de Teolo au km 85, puis le monastère de Castelnuovo au km 88. 300 m de dénivelé, ce n’est pas grand chose, mais à cette heure et avec cette chaleur, ce n’est pas une partie de plaisir. Après les photos devant le monastère, toute l’équipe plonge avec un plaisir non dissimulé vers Montegrotto via Torreglia.
Gilles et J-Paul nous attendent devant le porche de l’hôtel. Tout le monde se congratule. Tout s’est bien passé, pas de blessés, pas d’accidents, juste de la fatigue et beaucoup de plaisirs partagés par les 9 participants. Les bières ne tardent pas à venir sur la terrasse inondée de soleil.
Maintenant, nous avons droit à quelques jours de repos avec nos épouses et compagnes, qui doivent nous rejoindre le lendemain. Mais cela est une autre histoire……
En résumé : 105 km et environ 500 m de dénivelé positif.
Total général : 820 km et plus de 7 300 m de dénivelé
Pour info : toutes les étapes sont consultables dans le détail sous Bikemap : www.bikemap.net
La fin de l’après-midi est consacrée à découvrir l’hôtel Petrarca sous la conduite de Gilles qui nous montre l’emplacement des salles réservées aux bains de boue, des cabinets de massage et surtout des nombreuses piscines thermales intérieures et extérieures dont l’eau est au minimum à 27°. J’en connais qui vont s’éclater !!! C’est mieux que Caracalla à Baden-Baden (notre référence en la matière).
Après une première baignade et des passages dans le bassin à eau très froide et à eau très chaude (très bon pour nos muscles endoloris), nous nous retrouvons sur la terrasse pour le 1er d’une longue série d’apéritifs à venir. Un peu plus tard, nous découvrons la table des festivités : les plats sont de très bonne qualité et surtout, ils sont servis à table, sous nos yeux, avec un minimum de quantité incompressible !! Ça va donner !!! Nos kilos perdus après tant d’efforts vont être rattrapés en très peu de temps. Surtout qu’après le repas, le dessert glacé est servi avec de la ‘medizine’ et le café ne se prend qu’accompagné d’un digestif ! Bonjour les dégâts !