Silberberger 2010

L’aventure des grandes randonnées cyclistes des super-vétérans de l’AS Mundolsheim (SPVT Mundo) démarre en 2010 avec un périple de plus de 600 km reliant, en 6 étapes, Souffelweyersheim à l’hôtel Silberberger situé sur les hauteurs d’Oberau, une petite commune du Tyrol autrichien, niché à 1000m d’altitude dans un superbe environnement naturel.

Les cyclistes au départ de Souffelweyersheim devant le restaurant ‘A la Croix’

Pour cette première, le groupe de Mundolsheim s’est associé à une autre petite équipe d’Oermingen plus expérimentée,  qui avait déjà fait ce parcours l’année précédente.

Samedi 07 août 2010 – 1ère étape :

Le parcours doit démarrer à 10h à la mairie de Souffelweyersheim. Tous les participants se sont donnés rendez-vous à 9h à la terrasse du restaurant de La Croix d’Or, d’une part pour se rassembler à une adresse connue de tout le monde, mais aussi pour prendre un petit déjeuner ‘explicatif’ : Fabien S., l’expérimenté qui a déjà réalisé le trajet, présente les différentes étapes en dépliant une carte longue de 3 mètres ….

Le groupe est composé côté SPVT de Mundo par 5 anciens footeux (René A., René H., Raymond D., Bruno H., Roland S.) et côté Oermingen par 2 couples (Patricia  et Fabien S., leur nièce Marie-Andrée et son Mickaël). Didier S. complète l’effectif de cette randonnée; il va jouer le rôle du reporter photographe, ne ménageant pas sa peine en flashant régulièrement les participants, couché dans l’herbe, perché sur un rocher et surtout au sommet des nombreuses montées qui jalonnent le parcours. Les cyclistes ont le bonheur d’être accompagné par Aloise R. et Horst qui sont respectivement aux commandes de la camionnette et de la voiture balai. Jean H., qui s’est cassé la clavicule quelques jours avant le départ, a dû déclarer forfait, mais il tient à vivre cette première aventure avec nous. Pour qu’il ne soit pas trop seul, son épouse Annie ainsi que Christiane H., l’épouse de Bruno, ont décidé de lui tenir compagnie.

Le groupe s’élance comme prévue à 10h et passe par Reichstett, puis Kilstett pour traverser le Rhin à Gambsheim. Il longe la route L87 direction Achern, puis à l’approche des premières collines de la Forêt-Noire, bifurque pour traverser Waldulm. A la sortie du village, commence la première grimpette sur la Weinstrasse direction Ringelbach et Oberkirch. La route passe par de superbes vignobles accrochés sur les fortes pentes des deux côtés de la route. La descente vers Oberkirch est un vrai bonheur et les spécialistes (Bruno, Didier) s’en donnent à cœur joie.

Après la traversée d’Oberkirch, on prend la direction de Durbach, en empruntant de nouveau la ‘Weinstrasse’ qui serpente dans des vignobles alignés et entretenus à la perfection. Vers 13h, un ‘raidillon’ nous amène sur un petit parking situé en hauteur au-dessus de Durbach, avec une vue magnifique sur les collines avoisinantes; c’est là que nous décidons de casser la croûte. Bruno H. (cuistot de métier) a mis à disposition une énorme caisse réfrigérée dans laquelle nous avons stocké tous les ingrédients pour reprendre des forces et retrouver le sourire. En plus, le soleil est au rendez-vous. Que vouloir de plus ? Une petite sieste (pour certains) finalise la pause.

On reprend la route vers Offenbourg que nous traversons par le côté est pour filer vers les villages de Ortenberg, puis Ohlsbach où se termine notre première étape. Après avoir pris disposition de nos chambres à l’hôtel Kranz, nous profitons du Biergarten qui est encore inondé par le soleil. Une partie du groupe va se décontracter sur un mini-golf, une autre monte au château qui surplombe les 2 villages pré-cités.

En soirée, nous dînons sur la terrasse à l’arrière de l’hôtel et passons ensemble une soirée mémorable : l’ambiance est à la rigolade, la bière et le vin coulent à flot… et quand la patronne nous présente la facture, certains hésitent à vouloir continuer la route !!! La nuit est très compliquée pour les plus ‘fatigués’, Didier S. terminant son sommeil sur le balcon de sa chambre, ne supportant plus les ronflements de son co-chambriste.

Dimanche 8 août 2010 – 2ème étape :

Après un copieux petit-déjeuner et après avoir réglé la ‘douloureuse’, le groupe s’élance pour remonter doucement (19 km/h imposé par le chef de groupe) la vallée de la Kinzig (Kinzigtahl). On traverse Biberach, Hausach, Wolfach, des villages très typiques de la Forêt-Noire, où ont encore lieu des processions après le culte dominical.

Puis à partir d’Alpirsbach, la route grimpe plus fortement sur une dizaine de km. Le temps est maussade et le ciel bien nuageux. Certains roulent en k-way. Lors du casse-croûte, on est obligé de s’abriter dans la camionnette et les voitures pour ne pas être entièrement trempés. Merci à nos gentils accompagnateurs, qui entre-temps avaient acheté le pain frais et les bouteilles d’eau qui viennent régulièrement remplir les gourdes de nos vélos.

René A., qui est en pleine forme, se sent pousser des ailes et s’envole dans une longue montée où personne n’arrive à le suivre. Au premier croisement qu’il rencontre, Horst le dirige dans une direction qui s’avère carrément à l’opposé de notre parcours. Après un détour d’une dizaine de km (au moins), il nous rejoint tout penaud. Il jura qu’on ne l’y reprendrait et c’est vrai que par la suite, on ne l’a plus souvent vu aux avant-postes !

L’étape de 100km s’avère en fin de compte pas trop compliquée (à part pour René A.) et nous arrivons vers 15h à l’hôtel ‘Obere-Saege’ près de Schömberg. L’hôtel est un peu isolé, en pleine nature, et permet de bien se reposer. Les muscles commencent à durcir et les fesses à rougir…

Parcours sous Openrunner : ALSACE-AUTRICHE-2 – 100km – Dénivelé : 1230m

Lundi 9 août 2010 – 3ème étape :

Aujourd’hui, nous avons au programme une étape de 120 km avec 1000m de dénivelé, qui doit nous mener de Schömberg à Maselheim. Le ciel est toujours un peu couvert et le matin, les températures sont relativement fraîches; cela s’explique aussi parce que nous nous trouvons à 700 m d’altitude ! On démarre relativement doucement, mais cela ne dure pas longtemps….Après 3km, ça commence à grimper; le sommet de la journée se situe à 900m au km 25, puis le parcours reste très vallonné, traversant des paysages très variés, tantôt des prés en fleurs, tantôt des zones rocheuses, tantôt des vallées encaissées. Quand on arrive à Sigmaringen, on rejoint la vallée du Danube. On longe la rivière jusqu’à Riedlingen, puis nous bifurquons vers Unlingen, Dietershoffen et Willenhoffen. C’est dans ce coin qu’on décide de casser la croûte avant de reprendre la route pour passer par Schemmerhoffen, Äpfingen et enfin Maselheim.

Vers 16h, on arrive à bon port au ‘Landhotel Maselheimer Hof’, qui se trouve à un peu plus de 500 m d’altitude. Le groupe a bien roulé, bien regroupé autour de son leader Fabien, qui, malgré son expérience, doit de temps en temps marquer des temps d’arrêt pour consulter le plan de route, assisté en cela du fidèle Mickaël. Pendant la journée, on assiste parfois à des échappées de certains (toujours les mêmes) qui ont besoin de se défouler. Mais elles ne vont jamais très loin, les énergumènes en question redoutant de prendre une mauvaise direction.

Il faut attribuer une mention spéciale aux filles qui suivent le train sans problème et qui en bouchent un coin aux plus aguerris. Il n’en est pas moins vrai que Patricia profite de l’aspiration provoquée par son puissant mari et que Marie-Andrée est encouragée toute la journée par Mickaël, un garçon entièrement dévoué à sa petite chérie….

La fin de cette étape est aussi marquée par l’arrivée de Gilles et Mireille B. accompagnés de Cathie S., l’épouse de Roland S. et de Chantal A., l’épouse de René A. qui vont se joindre au groupe pour les 3 dernières étapes. Le restant de l’après-midi est consacré à profiter  de la terrasse de l’hôtel super bien exposée, à jouer à la pétanque et à faire une petite visite des environs.

Parcours sous Openrunner : ALSACE-AUTRICHE-3 – 120km – Dénivelé : 1000m

Mardi 10 août 2010 : 4ème étape :

L’étape de ce jour va nous mener de Maselheim à Landsberg am Lech sur une route vallonnée, mais sans difficulté majeure, notamment aucune pente supérieure à 8%, quel bonheur !

C’est une étape de transition, mais aussi une étape de mise en jambe pour Gilles et les nouvelles suiveuses. En dehors de Aloise et de Horst qui nous ouvrent la route et qui sont nécessairement là pour nous ravitailler, les autres suiveurs profitent des heures avant et après casse-croûte pour visiter les curiosités qu’ils peuvent rencontrer en cours de route. Mais pas étonnant qu’à l’heure du repas, certains de ces suiveurs ont toutes les peines pour être au rendez-vous !

La route prend la direction de Kirchberg am Iller, ensuite elle croise la vallée de l’Iller (rivière qui remonte vers Ulm), puis elle traverse Pfaffenhausen, Tussenhausen, Türkheim.  Vers 13h, on se retrouve tous dans un pré au bord de la route pour le traditionnel casse-croûte. En voyant les photos ci-après, on peut constater que le moral est au beau fixe et que cette sortie vélo semble être une véritable partie de plaisir. Cette sensation est confortée par l’arrêt ‘café-kuchen’ qu’on se permet quelques km avant l’arrivée.

Après l’arrêt ‘Pâtisserie’, le peloton explose en 2; un petit groupe (René H., Bruno H., Gilles B., Didier S. et Roland S.) se détache rapidement pour filer vers la ville- étape à près de 40 km/h de moyenne (mais rassurez-vous que sur du plat et sur quelques km). Le restant de la troupe se perd dans la zone commerciale de Landsberg, au grand dam de Raymond D., qui ne manque de se faire rabrouer par Fabien S., tout à sa peine de retrouver le bon chemin… Personne n’est parfait !

L’étape se termine donc à Landsberg am Lech, une jolie bourgade chef-lieu de district de 30 000 habitants qui se trouve déjà en Bavière et qui fait partie de la Route Romantique ( la Route romantique parcourt sur 350 km, du Main jusqu’aux Alpes, la Franconie, la Haute-Bavière et la Souabe bavaroise).  A l’arrivée, nous sommes répartis dans plusieurs hôtels en plein centre ville.

La fin de la journée est consacrée à la visite du centre ville très touristique, puis à dîner sur une terrasse d’un restaurant le long de la Lech. Le temps est doux et la température au diapason pour profiter pleinement d’une tablée où règne la bonne humeur, juste un peu troublée par la longue attente que la plus grande partie du groupe doit subir pour des raisons indépendantes du restaurateur….

Parcours sous Openrunner : ALSACE-AUTRICHE-4 – 98km – Dénivelé : 700m

Mercredi 11 août 2010 : 5ème étape 

Aujourd’hui, c’est l’étape des lacs parce qu’elle va en longer plusieurs au courant de la journée : l’Ammersee au km 25, le Starnbergersee au km 50, le Tegernsee au km 96, le Schliersee au km 105 et pour quelques courageux le Spitzingsee au km 120. Le parcours est très vallonnée, mais sans pente majeure.

Le peloton roule en file indienne, avec des leaders alternatifs. Le rythme est toujours donné par Fabien, avec de temps en temps des velléités éphémères de quelques impatients. Didier joue au photographe sans rechigner : il prend 500m d’avance, se cache quelque part le long de la route, puis prend les photos les plus insolites possibles (comme vous pouvez le voir dans les photos jointes).

A midi, tout le groupe (cyclistes, suiveurs et accompagnateurs) doit se retrouver à Bad Tölz, une belle bourgade de 20 000 habitants, traversée par la rivière Isar. Le regroupement a quelques difficultés à se faire, parce que les différentes voitures et surtout la camionnette, qui contient tous les vivres, ont pris d’autres itinéraires que les cyclistes.

La jonction enfin réalisée à l’aide des portables (qu’aurions nous fait sans eux ?), tout le monde profite du soleil revenu et de la superbe berge aménagée en plein milieu de la petite ville. En repartant, René A. en profite pour prendre un peu d’avance (tiens, tiens, …), mais cette fois-ci, c’est pour faire réparer sa poignée de frein et de changement de vitesse, qui avait malheureusement cédé pour une raison indéterminée (défaut de pièce ? usure prématurée ?). Le réparateur hyper-sympa ne demande pas grand chose pour la réparation.

Vers la fin de l’étape, le ciel s’assombrit et la pluie se met à tomber. En arrivant près du Schliersee, deux alternatives sont offertes aux cyclistes : soit se rendre directement à l’hôtel réservé à Miesbach, soit répondre au défi de Fabien qui propose aux courageux de faire un petit détour de 30km (aller-retour) pour monter au Spitzingsee en gravissant une montée de 4 km à 14% … sous la pluie, qui tombe de plus en plus fort. Après quelques hésitations, 5 coureurs se dégagent en direction du Spitzingsee (René A., Mickaël, Bruno, Didier et Roland) accompagnés par Aloise en bon samaritain qui veille sur ses protégés avec sa camionnette pour pallier à toute défaillance. Le restant de la troupe rejoint l’hôtel Gasthof Braüwirt à Miesbach (village en fête), mais quelques cyclistes doivent attendre, en maugréant, le retour d’Aloise et de leurs sacs qui se trouvent dans la camionnette !

La route parait longue jusqu’au pied de la montée du Sptitzingsee, mais cela n’a rien à voir avec l’effort à fournir pour monter les 4 derniers km. A part Mickaël et René A. qui sont au-dessus du lot, Didier, Bruno et Roland souffrent le martyr. Pour ne pas mettre pied à terre, on se met à zigzager sur la pente trop forte. Quand on arrive au sommet à 1150m, on est conscient qu’on a réussi un petit exploit pour les petits coureurs que nous sommes. La pluie redouble d’intensité. Après la photo de circonstance qui s’impose à l’arrivée d’une telle montée, on ré-enfourche les vélos pour une descente dantesque. Bruno et Didier n’ont peur de rien et se lâchent à fond, malgré le danger de la route rendue hyper-glissante.

Le petit groupe arrive à Miesbach exténué, Didier au bord du gouffre. Après une bonne douche, on retrouve nos esprits et la soirée est passée à se mêler à une foule immense qui se presse aux différents stands et buvettes qui ont été dressés pour la fête d’été du village. Quelle ambiance chaleureuse ! A tous les coins de rue, des orchestres font bouger les gens qui ne se font pas prier pour exprimer leur plaisir.

Quelle journée mémorable ! La nuit, le sommeil fut lourd et le réveil du lendemain douloureux…

Parcours sous Openrunner : ALSACE-AUTRICHE-5 – 110 km – Dénivelé : 825m

Jeudi 12 août 2010 – 6ème étape :

C’est la dernière journée de notre périple et bizarrement, les jambes semblent de plus en plus légères et le corps en redemande ! Aujourd’hui, le profil de l’étape est très contrasté : d’abord deux grosses bosses qui s’étalent sur 20 km,  puis une route relativement plane qui longe l’Inn sur 50km,  en passant notamment par Kufstein, et pour terminer, une sévère montée entre Wörgl et Oberau (2,5 km à plus de 10%, puis 7 km avec un dénivelé moyen de 8%).

Le début de la journée est pluvieux. Tout le monde a sorti les kway et roule en faisant le dos rond. Un peu avant la moitié du parcours, le patron de l’hôtel Silberberger nous attend avec son vélo pour nous amener à bon port. Plus besoin de carte routière. Le Patron emprunte de belles petites routes que nous aurions eu de la peine à découvrir, notamment pour la traversée des villes et des villages. A Kufstein, on met pied à terre pour pouvoir admirer la vieille ville très pittoresque.

Puis on longe l’Inn sur une petite route réservée aux cyclistes et aux piétons (un peu plus large que celle du canal de la Marne au Rhin) et là, le patron de l’hôtel va faire étalage de toute sa puissance : il tire son plus grand braquet et roule à plus de 40 km/h pendant au moins une dizaine de km. Seuls René H. arrive à le suivre jusqu’au point de RDV du casse-croûte. Pour la dernière fois, suiveurs, accompagnateurs et cyclistes se retrouvent pour déjeuner sur le pouce, au bord du fleuve Inn, avec un soleil qui a chassé les nuages et qui est le bienvenu pour nous sécher et nous réchauffer.

Après les photos d’usage, on reprend la route pour rejoindre Wörgl, petite ville de 13 000 habitants, où l’on va bifurquer pour monter vers le village d’Oberau. Le patron de l’hôtel suggère à tout le monde de prendre quelques forces puis s’élance en premier dans la pente qui commence sévère dès la sortie de la ville. Seul René A. le suit pendant quelques boucles, puis le patron appuie un peu plus fort sur ses pédales et on ne le verra plus avant l’arrivée à l’hôtel. Les onze cyclistes vont monter chacun à son propre rythme avec un regroupement organisé en début du village d’Oberau et une arrivée en peloton à l’hôtel, les filles en tête comme il se doit. Le patron, qui a déjà pris sa douche, et la patronne nous accueillent chaleureusement, avec un grand plateau de verres remplis de … schnaps !

C’est ainsi que se termine ce long périple qui restera inscrit dans les annales :
– parce qu’il est le premier d’une série qu’on espère très longue
– à cause de l’état d’esprit dans lequel il s’est déroulé, avec une mention spéciale aux suiveurs et accompagnateurs sans lesquels cette aventure n’aurait pu se dérouler.

Parcours sous Openrunner : ALSACE-AUTRICHE-6 – 80 km – Dénivelé : 925m